L'univers de l'énergie est en pleine mutation.

Les acteurs intégrés voient leur modèle renouvelé par la digitalisation, mais aussi menacé par de nouveaux entrants, tels que les producteurs renouvelables, les commercialisateurs alternatifs, les agrégateurs et les opérateurs de stockage indépendants. Pour tous les acteurs, le mixte énergétique évolue rapidement et la diversité du mixte conquiert même des segments jusqu'ici assez traditionnels, tel le transport, de plus en plus ouvert à l'électricité, au gaz naturel, voire à l'hydrogène.

Les fournisseurs de matières premières fossiles (gaz, charbon, pétrole...) assistent en outre à l'ouverture d'un marché mondialisé et donc prometteur, mais dont les ressorts sont souvent politiques et les prix fortement volatils. Leur légitimité doit être sans cesse réaffirmée vis-à-vis de l'essor croissant des renouvelables, qui constituent aussi une opportunité de diversification pour certains d'entre eux, à l'instar de la fourniture de biomasse.

Les investisseurs cherchent à être rassurés sur la robustesse des modèles économiques, lorsqu'il s'agit d'actifs existants, et sont en parallèle profondément intéressés par les acteurs innovants, notamment issus des réseaux intelligents (Smart Grids).

Les consommateurs sont à l'affût de sources d'énergie efficaces, économiques, respectueuses de l'environnement et si possible locales. Ils souhaitent devenir acteurs de leur consommation, qui doit être optimisée pour eux-mêmes et pour leur environnement immédiat (copropriétés, parcs industriels, quartiers ou départements...). L'hydrogène fait une entrée remarquée dans le concert des futures sources d'énergie généralistes, mais il doit encore démontrer qu'il peut être produit en grande quantité, à un coût abordable et de manière durable.

Enfin, les Etats, les instances supranationales et les régulateurs doivent concilier des objectifs

parfois contradictoires, tels que la modération des prix, la sécurité énergétique et la nécessaire décarbonisation de l'économie.